Le Centre pour la médecine holistique (Center for Mind-Body Medicine, CMBM) recherche le soutien de partenaires afin d’établir pour les trois prochaines années (2014-2017) son modèle d’automédication et d’aide mutuelle, validé scientifiquement, comme partie intégrante et durable de tous les établissements majeurs de santé, de santé mentale et d’éducation primaire et secondaire en Afghanistan.
Avec votre soutien, nous pouvons faire en sorte que d’ici la fin de 2017, l’Afghanistan sera doté d’une infrastructure durable de santé et de groupes de soutien pour des millions d’hommes, de femmes et d’enfants afghans.
“C’est un problème majeur”, a affirmé Suraya Dalil, la ministre afghane de la santé publique, lors d’une cérémonie à Kaboul à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale. « Après trente ans de guerre, plus de 60% des Afghans souffrent de troubles post-traumatiques et de problèmes mentaux. »
« Il y a seulement 200 lits disponibles au sein des services psychiatriques du pays, et seulement deux psychiatres pour traiter la population dans son entier », a déploré Peter Graaff, de l’OMS.
Il y a un besoin urgent de développer des compétences, ainsi qu’une capacité pour des ressources humaines à être mobilisées maintenant et à l’avenir pour traiter les maladies mentales et les affections psychosociales. Le manque de connaissances chez le personnel médical a pour conséquences un usage inapproprié et irrationnel de médicaments psychothérapeutiques, ce qui n’est d’ailleurs pas limité au domaine de la santé mentale.
Ce problème ne menace pas seulement l’état de santé des individus dans le monde entier, il met aussi en danger la paix, la sécurité et la stabilité à l’échelle de la planète. Si trop peu d’attention est accordée à ce nouveau problème, de plus en plus de luttes insurrectionnelles vont émerger.
James S. Gordon est un médecin, un ancien chercheur à l’Institut national de la santé mentale aux Etats-Unis, un enseignant clinique de psychiatrie et de médecine familiale à la faculté de médecine de l’Université Georgetown, l’ancien président de la Commission gouvernementale pour une politique médicale complémentaire et alternative, et le doyen du Saybrook College de médecine holistique. Il a fondé le Centre pour la médecine holistique en 1991. Le Centre a déjà formé plus de 4500 professionnels de la santé et de la santé mentale, ainsi que des éducateurs et des dirigeants communautaires à son modèle.
Depuis 1997, dans le cadre du programme Traitement global des traumatismes (Global Trauma Relief, GTR), le Centre et les professionnels qui y ont été formés ont utilisé ce modèle avec succès afin de traiter les traumatismes psychologiques largement répandus au sein de la population, chez de jeunes enfants et des adolescents, mais aussi chez des adultes de tous âges, au Kosovo, en Macédoine, en Israël, à Haïti, à New York après le 11 septembre, à la Nouvelle-Orléans après le passage de Katrina, auprès de soldats américains de retour d’Irak ou d’Afghanistan et de leurs familles, et enfin à Gaza. Les techniques et les approches qui composent le modèle ont été facilement incorporées dans des environnements cliniques, des écoles ou des lieux de travail. Le corps enseignant expérimenté et international du Centre regroupe plus de 100 cliniciens et professeurs. Son conseil d’administration regroupe également de nombreuses personnalités renommées, leaders en matière de psychiatrie, de médecine, de soutien psychologique et de droits de l’Homme.
En plus de nombreuses études sur le modèle du Centre dans des revues académiques, la presse papier et audiovisuelle a également mis en avant l’institution. A ce jour, des articles sur le programme du Centre à Gaza ont été publiés dans le New York Times, The Christian Science Monitor, Associated Press, The Jerusalem Post, The Guardian, The Forward, The Psychotherapy Networker, et San Francisco Medicine, et des reportages ont été diffusés sur la National Public Radio et dans des médias asiatiques et du monde arabe.
Le modèle du Centre pour la médecine holistique est basé sur des techniques holistiques qui se révèlent pertinentes dans tout contexte culturel. Ces techniques sont, entre autres, la respiration lente et profonde pour calmer l’anxiété, l’imagerie guidée pour rechercher des solutions intuitives à des problèmes insolubles, et l’usage de mots, de dessins et de mouvements pour exprimer et partager des sentiments. Ces techniques, ajoutées à d’autres telles que la méditation, la rétroaction biologique et la réalisation d’arbres généalogiques, sont pratiquées en petits groupes (appelés les groupes de compétences holistiques), afin que les participants puissent apprendre à réduire leur stress et acquérir une nouvelle perspective sur leurs traumatismes et leurs vies, dans un environnement dénué de toute stigmatisation.
L’approche du Centre a été largement utilisée aux Etats-Unis et dans le monde pour des adultes et des enfants souffrant de maladies chroniques, des professeurs et des élèves dans les écoles, des étudiants en médecine et des populations traumatisées. Non seulement le modèle fonctionne, mais il donne également aux enfants comme aux adultes des outils qu’ils peuvent utiliser en permanence afin de réduire leur stress, être de meilleure humeur, améliorer leur résilience, leur confiance en eux et leur productivité, et diminuer leur agressivité. Le modèle a également été utilisé avec succès par les enseignants et les étudiants dans 18 facultés de médecine américaines, dont Georgetown, Duke, John Hopkins, Stanford et l’université de Washington.
Le fondateur et directeur du Centre pour la médecine holistique, le médecin James S. Gordon, et le directeur du Programme Afghanistan du Centre, le Dr. Najibullah Assadi, spécialiste de la santé mentale, travaillent en étroite collaboration avec les Ministères de la Santé, de l’Education et des Affaires sociales, avec l’Organisation mondiale de la santé et avec des organisations qui défendent les droits des femmes et des handicapés. Dans ce cadre, ils invitent des pharmaciens, des psychologues, des infirmiers, des professeurs, des conseillers pédagogiques et des travailleurs sociaux, des travailleurs de santé communautaires et des administrateurs à participer à des cycles de formations en médecine holistique.
Le Ministère de l’Education afghan a demandé au Centre pour la médecine holistique de superviser la formation de ses 300 psychologues scolaires et conseillers pédagogiques.
Le Ministère de la Santé afghan a demandé au Centre de concevoir un programme pour développer « l’automédication et une approche plus humaine » auprès des pharmaciens et des infirmiers, ainsi que des étudiants en médecine, des étudiants infirmiers et des futurs conseillers.
Une formation de cinq jours pour 150 participants est organisée à deux reprises. Ces formations initiales proposent une introduction aux techniques holistiques pour le groupe. Elles accordent une attention toute particulière à l’apprentissage par les participants de l’utilisation de ces techniques pour leur propre automédication, afin qu’ils commencent à intégrer cette approche et ces techniques dans leur travail quotidien. Ces formations prennent en compte une documentation scientifique sur la biologie et la physiologie du stress et du traumatisme, et sur les techniques spécifiques qui sont utilisées, ainsi qu’une expérience acquise en travaillant de manière intensive et bienveillante au sein d’un petit groupe.
Des consultations en groupe de deux heures ont lieu toutes les deux semaines pendant plusieurs mois, jusqu’à la formation avancée. Le but de ces sessions est d’apporter un soutien aux participants pour l’intégration des approches et techniques holistiques dans leur vie et leur travail.
La formation avancée enseigne aux participants à utiliser avec d’autres personnes l’approche et les outils acquis au cours de la formation initiale. Les participants ont par ailleurs l’opportunité de diriger les petits groupes dans lesquels ils avaient été formés quelques mois auparavant. Pendant cette formation, ils participent aussi à des conférences interactives qui portent sur des problèmes relatifs à l’apprentissage des techniques holistiques, et sont convoqués à des consultations individuelles et collectives sur leur performance en tant que meneur de groupe. Ils reçoivent également des conseils concernant la mise en œuvre du programme du Centre pour la médecine holistique dans leurs écoles, leurs cliniques et les autres institutions où ils travaillent. En outre, deux sessions de formation spéciales de 3 jours sont organisées pour les 30 personnes travaillant avec des enfants qui font face à des difficultés émotionnelles ou cognitives, et pour les 30 personnes qui travaillent avec des patients atteints du cancer ou de sévères handicaps, ou qui forment des médecins, des infirmiers et des conseillers.
A la suite de la formation avancée, chaque participant met en place et anime un ou plusieurs groupes de techniques holistiques pendant dix semaines, avec des écoliers, des parents, des handicapés, d’anciens prisonniers, des malades chroniques ou des étudiants en médecine. Ces groupes, formés de 10 membres, se réunissent pendant deux heures une fois par semaine. Les participants au programme intègrent également les techniques holistiques dans leur travail quotidien avec des individus, des familles ou des classes. Ce travail est permanent, puisque la plupart des participants animent des groupes sur une période de dix semaines tous les ans.
La supervision hebdomadaire intensive par l’équipe qui dirige actuellement le programme Gaza du Centre pour la médecine holistique commence immédiatement après la formation avancée. L’équipe dirigeante assure un soutien aux participants pour animer les groupes et intégrer leurs nouvelles compétences dans les classes, les cliniques et les communautés. Cette supervision est proposée deux heures par semaine, chaque semaine. La faculté de Kaboul, qui supervise également le programme, rencontre les coordinateurs locaux du programme toutes les semaines. Le Dr. Gordon et le Dr. Assadi établissent des orientations générales pour le programme dans son ensemble.
A la suite de chaque formation avancée, les 30 participants les plus talentueux et les plus motivés engagés, en provenance des Ministères de la Santé et de l’Education, de la société civile et de l’OMS, sont formés pour devenir l’équipe dirigeante du programme du Centre pour la médecine holistique, au cours de sessions intensives de trois jours. En retour, ils offrent des consultations et une supervision à leurs collègues récemment formés lorsqu’ils intègrent l’approche du Centre dans leurs groupes de techniques holistiques, puis dans leur travail au sein des cliniques, écoles et communautés. L’équipe dirigeante actuelle, composée de 20 personnes, travaille en étroite collaboration avec la nouvelle équipe et leur apporte une supervision en permanence pour qu’ils apprennent à leur tour à superviser les autres. A la fin de la période de 3 ans, ces nouveaux leaders doivent s’assurer que le programme du Centre pour la médecine holistique est pleinement en adéquation avec le système de santé, les services sociaux et le système scolaire en Afghanistan.
La viabilité à long-terme du travail du Centre pour la médecine holistique en Afghanistan est assurée de plusieurs façons :
Des fonds de l’Atlantique (« Atlantic funding ») ont permis au Centre pour la médecine holistique de réaliser et de publier une étude dans l’International Journal of Stress Management, sur les effets des groupes de techniques holistiques sur les enfants et les adolescents afghans souffrant de stress post-traumatique.
En plus de mesurer les changements dans les symptômes du stress post-traumatique et de la dépression, ces études s’intéressent à d’autres changements cruciaux pour l’état de santé, le bien-être et le futur de la population : concernant le désespoir chez les enfants ; l’agressivité chez les adolescents ; et la « croissance post-traumatique », qui inclut une plus grande résilience, le fait de mieux apprécier la vie, et d’être plus connecté aux autres, chez les adultes.
Le Centre pour la médecine holistique cherche avant tout à soulager les patients du traumatisme psychologique et des symptômes physiques et mentaux de la détresse. Les personnes qui ont bénéficié des soins du Centre ont pris conscience de leur propre intégrité, résilience et capacité à être autonomes. Ils pensent et agissent de manière différente – moins réactive, plus réceptive, ils sont plus susceptibles de remettre en question leur propre agressivité et d’éprouver de la compassion, y compris envers ceux qu’ils considéraient auparavant comme leurs ennemis.
Ces attitudes et ces comportements transforment leur société, et posent les bases d’une bonne santé économique et scolaire, d’une protection sociale, d’un respect pour les différences politiques, religieuses et sexuelles ainsi que d’un bien-être psychologique. Nous pensons qu’un programme rigoureux de recherche qualitative apportera la preuve de ces changements, de manière spécifique et définitive. Ceux qui ont été observés et évalués sont les suivants :
Afin de déterminer comment ceux qui ont suivi les formations utilisent les techniques holistiques, et le nombre de personnes qui ont pu en bénéficier à Gaza, des enquêtes vont être lancées auprès de tous ceux qui ont été formés et des données vont être collectées sur les formations en elles-mêmes, dans les contextes des familles ou des classes, mais aussi lors des groupes de techniques holistiques d’une durée de 10 semaines.
Le coût des formations et de la supervision des 720 cliniciens, éducateurs et dirigeants communautaires, auquel s’ajoutent le coût de l’intégration du programme du Centre pour la médecine holistique pour l’automédication psychologique, l’aide mutuelle et la promotion de la santé au sein des systèmes scolaires et de santé, publics et privés, en Afghanistan, les coûts pour assurer la viabilité et l’indépendance du bureau afghan du Centre, et ceux d’une recherche qualitative et quantitative sur le programme qui devra faire autorité, s’élèvent à 4,2 millions de dollars sur 3 ans.
Ces coûts incluent 5000 à 6000 groupes de techniques holistiques de dix semaines pour des enfants et des adultes, deux cycles de formations pour 150 professionnels chacun, une supervision clinique continue du groupe des 720 participants, une formation visant à former l’équipe dirigeante pour 60 participants, ainsi de la recherche, et enfin le suivi et l’évaluation du programme dans son entier. Ces activités permettront de :